Les particules en suspension (PM10)



Les particules en suspension véhiculent de nombreuses substances telles que les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les métaux, le dioxyde de soufre... Leur taille est très variable, de quelques microns à quelques dixièmes de millimètre.

Les sources potentielles

Les particules en suspension peuvent être d’origine naturelle (érosion des sols, pollens ...) ou anthropique (liées à l’activité humaine).
Dans ce cas, elles sont issues majoritairement de la combustion incomplète des combustibles fossiles (sidérurgie, cimenteries, incinération de déchets, manutention de produits pondéraux, minerais et matériaux, circulation automobile, centrale thermique ...) et de l’usure des matériaux.
Dans les locaux, la principale source de pollution particulaire est l’activité humaine (notamment la fumée de tabac).

A La Réunion, d’après le CITEPA, les émissions totales de PM10 s’élèvent en 2007 à 1,6 kt. En comparaison avec les TSP, la transformation d’énergie devient le principal contributeur de la région avec 25 % des émissions de PM10. Ensuite, le résidentiel/tertiaire passe en deuxième position avec 24 % des émissions. Le transport routier représente, pour les PM10, une part de 22 %. L’agriculture/sylviculture est responsable de 20 % des émissions de ce type de particules. Enfin, l’industrie manufacturière contribue pour 9 % des émissions de la région.

Les effets sur la santé

Plus une particule est fine, plus sa toxicité potentielle est élevée.

Les plus grosses (PM10) sont retenues par les voies aériennes supérieures. Les plus fines (PM2,5) pénètrent profondément dans l’appareil respiratoire où elles peuvent provoquer une inflammation et altérer la fonction respiratoire dans son ensemble. Les particules « ultrafines » sont suspectées de provoquer également des effets cardio-vasculaires. Elles peuvent également avoir des propriétés mutagènes et cancérigènes : c’est notamment le cas de certaines particules émises par les moteurs diesel qui véhiculent certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).

Ces particules sont quantifiées en masse mais leur nombre peut varier fortement en fonction de leur taille.

Les effets sur l’environnement

Les effets de salissures des bâtiments et des monuments sont les atteintes à l’environnement les plus évidentes.

Réglementation

Les fines particules en suspension sont réglementées par le décret N° 2010-1250 du 21 octobre 2010 :

  • Objectif de qualité : 30 µg/m3 en moyenne annuelle civile.
  • 2 valeurs limites : 50 µg/m3 en percentile 90,4 des moyennes annuelles (soit 35 jours de dépassement autorisés par année civile) ; 40 µg/m3 en moyenne annuelle.
  • Seuil d’information et de recommandation : 50 µg/m3 en moyenne journalière selon des modalités de déclenchement définies par arrêté du ministre chargé de l’environnement.
  • Seuil d’alerte : 80 µg/m3 en moyenne journalière selon des modalités de déclenchement définies par arrêté du ministre chargé de l’environnement.

2007-2010 : Renforcer l’information du public

Le 12 octobre 2007, le Ministère de l’Écologie a adressé aux préfets de départements une circulaire relative à l’information du public sur les particules en suspension dans l’air ambiant. Les niveaux de concentration en PM10 à considérer sont de 80 μg/m3 et 125 μg/m3 en moyenne sur 24 heures ; au-delà, des recommandations sanitaires et comportementales seront diffusées.
Le 21 octobre 2010, un nouveau décret (N° 2010-1250) baisse les seuils d’information du public en PM10 à 50 μg/m3 pour le seuil d’information et de recommandation et à 80 μg/m3 pour le seuil d’alerte en moyenne sur 24 heures.

Évolution de la technique de mesure

À la demande du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, la mesure des particules en suspension a évolué afin de prendre en compte la fraction volatile des poussières, qui n’était pas pris en compte jusqu’ici. En effet, certains composés fixés sur les particules s’évaporent dans les appareils de mesures actuels alors que la réglementation européenne impose leur prise en compte. Une correction est donc appliquée à partir du 1er janvier 2007 au matériel de mesure par l’ajout de module FDMS en amont des analyseurs de particules, ce qui peut, dans certains cas, se traduire par un niveau de concentration supérieur à celui mesuré auparavant.